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27/10/2013

Parcours de convertis musulmans (CR réunion avec M.Borghée)

cr,islam,paris,maryam borghéeMaryam Borghée est allocataire du programme Européen « Les islamités marginales, France, Allemagne (depuis 2011), Suisse ». Elle souhaite étudier en particulier les conflits culturels, en allant au delà de son 1er terrain qui portait sur «le voile intégral» (pour sa maîtrise, étude publiée). Elle a déjà réalisé une centaine d’entretiens.

Le 14 octobre 2013 au GSRL, elle a présenté un travail d’enquête en cours portant sur les processus de conversion à l’islam dans trois pays: France, Allemagne, Suisse (réalisé dans le cadre d’un doctorat à l’EPHE, avec l’aide d’une bourse européenne). Lors de la séance de notre programme, elle s'est penchée plus spécialement sur le dossier français.

 

 Elle a choisi de concentrer son étude sur ce qu’elle désigne comme « les marginaux » (en évitant d’utiliser le terme trop connoté de « radicaux ») et sur les conflits culturels qui découlent de leur conversion – notamment à travers les interactions avec la famille.

 M. Borghée s’inscrit dans le cadre des analyses de Danièle Hervieu-Léger sur la fin des héritages religieux et le fait que ce sont toujours des choix individuels qui président à la conversion ; avec notamment les figures du « pèlerin » (qui vogue en dilettante) et du « converti » qui veut s’ancrer dans une forme de tradition.

 

Les "zélateurs" et les prudents 

Si les processus de conversion sont tous différents, on peut repérer cependant deux types de parcours (il peut y en avoir d’autres): celui des «zélateurs» qui s’engagent de manière forte immédiatement, qui veulent «tout, tout de suite», en changeant d’allure et de mode de vie; d’autres s’avancent progressivement et ne ressentent pas forcément la nécessité ou le besoin d’apprendre l’arabe et de lire le Coran. 

Les processus impliquent des dimensions affectives (recherche de sens, nouvelles relations avec des «frères» et «sœurs»), mais aussi des changements dans la vie personnelle, en rapport avec la forte dimension normative de l’islam. (Les cas évoqués sont tous du 1er type, qui intéressent plus Maryam Borghée).

 

Mosquée de Paris : prêche pas traduit

 Souvent, les convertis vont dans des mosquées où le prêche donné en français. Dans le terrain parisien, il a été relevé, dans la discussion qui a suivi l'exposé, que ce n'est pas le cas à la Mosquée de Paris, où il n’y a pas de traduction en français pour le prêche.

Paradoxalement: les mosquées considérées les plus radicales (par personnes extérieures) sont plutôt celles où le prêche est en français.

 Les interactions entre ces convertis et leur famille peuvent être très difficiles (rejet, sentiment de trahison, parfois tentative de forcer le converti à manger du jambon), ou plus tranquilles. Ceci ne dépend pas du capital social des familles. Les parents peuvent aider leur enfant, ou parfois c’est toute la famille qui se convertit à la suite.

 En général, les parents, en France, tendent à craindre les commérages sur leur enfant converti. Cas en Alsace (village) où une fille n’allait voir ses parents que de nuit, en se couvrant d’un manteau, lunettes noires... 

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