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29/06/2011

Réunion DCP (2010-2011) n°6 (M.Sévegrand) : CR

9782862275802FS.gifSi la quantité n'était pas au rendez-vous (sept participants en comptant l'oratrice), la qualité a largement compensé!

L'exposé présenté en ce 27 juin 2011 par Martine Sévegrand sur le collège des Bernardins (magnifique institution catholique de prestige au coeur de Paris) s'est en effet révélé passionnant, débouchant sur une discussion étoffée.


Martine Sévegrand a commencé (I) par détailler la "préhistoire d'une rénovation", en pointant le rôle du cardinal Lustiger, qui avait le souci de rénover la formation des séminaristes (normalement formés au grand séminaire d'Issy les Moulineaux, ou aux Carmes, que le cardinal n'appréciait guère).

La création (octobre 1985) puis l'essor de l'école cathédrale a constitué la pièce maîtresse d'une redéfinition des filières de formation des prêtres et des laïques. En est sortie une véritable "pépinière" de responsables d'Eglise, et une assise à partir de laquelle s'est déployé le projet des Bernardins.

 

La rénovation des Bernardins, à laquelle Martine Sévegrand a consacré la seconde partie de son exposé (II), s'est appuyée sur un patrimoine exceptionnel. Le collège constituait le seul bâtiment qui reste du Paris universitaire du XIIIe siècle.

 En 1790, il ne restait plus que 6 moines, ensuite expulsés. La ville de Paris devient propriétaire du collège en 1804. Le bâtiment devient dépôt d'archive, magasin, ... à partir de 1844, il sert de caserne de pompiers. En 1845, au lieu de restaurer la charpente du grand comble médiéval, on le détruit pour remplacer par un toît plat qui défigure. Entre temps, l'église avait été détruite en 1797.

Le Collège des Bernardins n'est donc pas un lieu de culte. Il comporte juste une toute petit chapelle. Pour prier, pas pour célébrer.

 

45 millions d'Euros à collecter pour la rénovation

 Au début des années 1990, le collège en si mauvais état que les projets successifs de rénovation sont abandonnés; mais il classé par les monuments historiques. C'est alors que la formidable énergie fédératrice du cardinal Lustiger va peu à peu aboutir à la rénovation magistrale du batiment.

Au total, il faut cependant réunir 45 millions d'Euros. Comment faire?

En juin 2000, le diocèse amorce le rachat du collège pour 1,6 millions d'Euros. Et la Ville s'engage à verser une subention de 1,67 millions pour la rénovation... Bertrand Delanoë, après son arrivée aux affaires, n'a pas remis en cause l'oprération.

L'Etat et la région contribuent, avec un total de subventions publiques de 14, 5 milions d'Euros. Mais il fallait encore trouver 30 milions... En trois ans, l'effort financier est mené à bien, grâce à un vaste réseau de personnalités et VIPs bien placées dans les milieux d'affaires.

 Martine Sévegrand fait remarquer qu'actuellement, bien que 100% opérationnel, le nouveau Collège des Bernardins ne couvre que la moitié de ses dépenses. 5 millions d'Euros sont dépensés chaque année, pour des ressources de 2,5 millions d'Euros.

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 Rayonnement intellectuel

Martine Sévegrand conclut son aperçu (III) par un survol des activités actuelles proposés aux Bernardins. Cours de théologie, recherche, activités culturelles sont s'entrecroisent dans un lieu magnifique, destiné à réaffirmer le prestige et le rayonnement intellectuel de l'Eglise catholique au coeur de la capitale française.  Une soixantaine d'enseignants, dont 4 professeurs invités et 9 curés de paroisse, assurent les cours dans le cadre de l'Ecole Cathédrale et de la Faculté Notre Dame.

 

Si des liens étroits sont tissés avec le judaïsme (des religieux de Notre Dame de Sion donnent des cours), les liens interconfessionnels sont beaucoup plus restreints, particulièrement avec le protestantisme (mais ce n'est guère mieux avec l'orthodoxie).

Par ailleurs, l'animation culturelle et intellectuelle en direction du grand public s'avère une grande réussite. Les inscriptions d'auditeurs libres ont augmenté de 50% depuis l'ouverture des Bernardins en septembre 2008.

 

"Un nouveau régime de présence au monde"

Pour conclure, Martine Sévegrand souligne la réussite évidente de l'opération, avec notamment une forte participation des jeunes. l'image de concurrence avec le Centre Sèvres s'efface quelque peu.

Le Collège des Bernardins constitue désormais un nouvel acteur catholique de poids dans la capitale, sur un double axe: celui de l'orthodoxie romaine et du dialogue avec la société.

Il s'agit d'un "nouveau régime de présence au monde", bien éloigné des années 1960. Le cap n'est plus mis sur les réalités populaires, mais sur les réseaux d'influence, en se méfiant des catholiques critiques.

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