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10/03/2010

Mosquée de Paris (compte-rendu réunion DCP n°5)

D.Mameri.jpgJeudi 4 mars 2010, Dorra Mameri (doctorante en troisième année, rattachée au GSRL), est intervenue dans le cadre du programme GSRL "Dieu change à Paris" sur le thème suivant:

"La Mosquée de Paris et ses relations avec les autres mosquées parisiennes"



En voici, ci-dessous, un bref compte-rendu, en attendant des développements bien plus substantiels une fois que Dorra aura parachevé sa thèse.



En s'appuyant sur une projection Powerpoint destinée à faire découvrir l'aspect visuel de la grande mosquée de Paris, Dorra Mameri a commencé par rappeler l'histoire particulière de la mosquée de Paris.

Ce lieu de culte emblématique a été édifié dans la capitale après la Première Guerre Mondiale en 1926 dans le but de remercier symboliquement les musulmans "morts pour la France"...  mais aussi de créer un appareil bureaucratique facilement identifiable pour encadrer l'expression de l'islam en France.

Un lieu d'interface

Espace cultuel, mais aussi culturel et diplomatique, la grande mosquée de Paris n'est pas un lieu de culte ordinaire, mais une vitrine de prestige pour l'identité musulmane dans l'hexagone et un carrefour d'influences.

Dotée d'un financement et d'un statut particulier, où l'Algérie joue un rôle clef, la mosquée de Paris s'est affirmée comme lieu d'interface privilégié entre un islam parisien pluriel en quête de reconnaissance, et des autorités françaises soucieuses d'une forme de partenariat stable et officiel avec des représentants musulmans tenus pour légitimes. Elle représente un symbole d'unité.


Imaginaire unitaire en tension

Cette fonction sociale jouée par la Mosquée de Paris n'élimine pas les frictions internes, nombreuses, qui marquent l'histoire récente de l'institution, dont Dorra Mameri brosse un tableau précis et bien informé.

Espace éminemment politique, lieu de rencontre intercommunautaire et interconfessionnel, la mosquée de Paris mobilise un imaginaire unitaire en tension, confrontant en particulier le recteur Dalil Boubakeur à l'UOIF, qui rencontre un succès croissant et contrôle aujourd'hui environ 35% des lieux de culte musulmans en France.



Diversification du paysage musulman francilien

La diversification du paysage musulman francilien, l'arrivée croissante de Marocains à partir des années 1970, la construction de nouvelles mosquées dotées parfois d'une certaine ambition monumentales (celle d'Evry en particulier) posent aujourd'hui à nouveaux frais le problème de la représentativité actuelle de la grande mosquée de Paris. La mosquée de Paris, qui a longtemps cultivé son monopole sur la viande hallal, doit désormais composer avec une forte structuration par le bas de l'islam francilien: le hallal est désormais contrôlé par la mosquée de Paris, mais aussi Evry et Nanterre, qui se partagent le marché.

Nul doute que la poursuite des passionnants travaux de recherche entamés par Dorra Mameri ouvriront bien des lucarnes sur ces reconfigurations actuelles de la représentativité musulmane en île de France au miroir des mosquées.

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