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12/10/2009

Franc-maçonnerie et laïcité à Paris (compte-rendu réunion DCP n°1)

1499238372.jpgLe 8 octobre 2009 s'est tenue la première réunion du programme Dieu Change à Paris (GSRL) pour l'année 2009-2010.

Le thème du jour, présenté par Jean-Pierre Laurant (historien, membre associé du GSRL), rencontrait l'actualité médiatique: le mardi 6 octobre 2009, France 5 diffusait en effet un documentaire de Gabriel Le Bomin, intitulé "Les francs-maçons et le pouvoir".


Mais c'est dans le cadre d'une approche objectivante et scientifique d'une autre ampleur que Jean-Pierre Laurant a levé le voile sur quelques aspects du thème suivant: "La franc-maçonnerie et la laïcité à Paris".

Le compte-rendu ci-dessous ne livre que quelques brefs aperçus d'un exposé beaucoup plus riche qui trouvera, en son temps, des prolongements et une publication.



Pas d'étanchéité entre culture maçonnique et religion



Jean-Pierre Laurant a commencé par rappeler qu'officiellement, il est interdit, en loge, de parler au sujet de la politique et de la religion. Le Grand Orient de France s'est par ailleurs révélé un véritable "laboratoire de la laïcité en France au XIXe siècle".


En 1877, le pasteur Desmont affirmait que la croyance au Grand Architecte de l'Univers n'était pas obligatoire.... Autant dire qu'une approche superficielle du sujet pourrait conduire à conclure à une certaine étanchéité entre culture maçonnique et religion.

Il n'est est rien, comme le montre Jean-Pierre Laurant au travers de sa connaissance approfondie des identités maçonniques. Alors qu'en Angleterre, la croyance est exigée chez les maçons, mais on n'en parle jamais, c'est l'inverse en France. Beaucoup de sujets traités par les maçons français sont en rapport avec la religion, même si la majorité des loges françaises rejettent aujourd'hui la référence au Grand Architecte.

Le "passage" entre maçonnerie et religion se ferait au travers d'une "zone de pénombre", au travers de la vie rituelle et du symbolisme. Le discours symbolisant est un discours de contournement, qui  n'aboutit pas nécessairement à une maçonnerie athée. L'étude du Grand Orient de France, basé à Paris, pourrait bien constituer un analyseur d'une laïcité qui n'est pas antireligieuse. Anticléricale sans doute, mais pas antireligieuse.



Affiliation religieuse des maçons



Reste la question de l'affiliation religieuse des maçons. Officiellement, on ne peut pas demander à un maçon son étiquette religieuse. Les loges ne veulent rien dire à ce sujet. Dans le questionnaire d'entrée, on trouve des interrogations sur la moralité, les opinions philosophiques et métaphysiques, pas sur l'étiquette confessionnelle.

L'approche passe alors par des réseaux d'affinité, en interrogeant des gens qui acceptent de parler. Nombre de loges comportent des catholiques pratiquants, mais aussi parfois des protestants, des juifs (y compris certains très religieux).

La proportion d'athées et d'anticléricaux apparaît importante, mais elle ne résume pas, loin s'en faut, l'éventail des positionnements philosophiques et religieux des membres.


Dans l'attente d'une enquête plus fine sur les loges parisiennes, on méditera pour finir sur cette donnée: on observe une progression très importante des "planches" (débats) sur les religions depuis 5 ou 6 ans dans les loges parisiennes.



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