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02/12/2009

Hillsong et C3 dans l'espace parisien (compte-rendu réunion DCP n°2)

1499238372.jpgLe jeudi 30 novembre 2009 s'est tenue la seconde réunion du programme DCP pour l'année 2009-2010.

Neuf personnes étaient présentes.

Le thème du jour était présenté par Aurélien Fauches (doctorant GSRL et chargé de cours à l'université de Marne-la-Vallée).

Voici l'intitulé de son exposé: "Hillsong et l'église C3 dans l'espace parisien".



Le compte-rendu ci-dessous n'est qu'un modeste aperçu des travaux beaucoup plus amples conduits par Aurélien Fauches sur ces sujets, dans le cadre d'une thèse de doctorat EPHE.



Deux églises venues de l'évangélisme austral



Sur la base d'une perspective qui aborde de front la transnationalisation du religieux, Aurélien Fauches étudie deux églises à vocation missionnaire et expansionniste.

La première est Hillsong Paris, fondée dans la capitale en septembre 2005. Cette église protestante évangélique de type charismatique comporte actuellement environ 400 fidèles.

La seconde est l'église C3 (pour Christian City Church). Elle a ouvert ses portes à Paris au début de l'année 2006, et ne rassemble encore qu'une quarantaine de fidèles.

Ces deux implantations parisiennes s'appuient sur des Églises mères fondées respectivement par Brian et Bobbie Houston (pour Hillsong) et Phil et Christine Pringle (pour Christian City Church). Ces deux couples sont venus de Nouvelle Zélande (1978 pour Brian Houston, 1980 pour Phil Pringle), et ont fait souche en Australie où sont apparues les megachurches (6000 membres pour C3, 20.000 pour Hillsong).


Église 'franchisée' contre Église 'clonée'



Basées sur une rhétorique prosélyte ronflante, elles développent des caractéristiques similaires, tout en affichant certaines différentes bien marquées dans l'espace parisien.

À C3, on se situe ainsi plutôt dans une perspective d'implantation sur le modèle de la "franchise". L'affiliation au réseau C3 est claire, mais on cherche à développer une approche en partie française. Le sermon est délivré dans la langue de Molière. Dans la perspective C3, une Église locale française déjà constituée peut s'affilier au réseau C3. Rien de tel à Hillsong.

Dans le cas de Hillsong Paris, on est plus proche d'une "église clonée", sans réelle marge de manoeuvre par rapport au modèle obligé, où la musique est un élément de régulation essentiel, destiné à fidéliser une cible unique: les jeunes de moins de 35 ans. Le sermon, à Hillsong Paris, est ainsi en anglais, puis traduit en français.


Affinités avec la Révolution numérique



Mais au-delà de différences non négligeables, ces deux Églises affichent toutes deux un message similaire, fondé sur l'épanouissement et le bonheur apportés par le christianisme, et révèlent aussi une très forte sensibilité à la culture numérique, invitant à creuser l'hypothèse de nouveaux phénomènes de transnationalisation (particulièrement visibles dans les grandes capitales interconnectées comme Paris) liées à la Révolution digitale.

Rester "connecté avec le monde" est un leitmotiv aussi bien à C3 qu'à Hillsong Paris. "Connecting people" est un mantra hillsongien, mis en pratique au travers de la multiplication des "connect groups", réseau de fidèles regroupés dans de petits cercles d'affinité. Dans l'Église C3, on martèle qu'il s'agit de "connecter les communautés à Christ" ("Connecting COmmunities to Christ").

À C3 comme à Hillsong Paris, on se situe au coeur de cet 'Évangile relationnel' dont le sociologue Yannick Fer a décrit les formes au travers de sa thèse sur le pentecôtisme en Polynésie.



Après les figures typiques du "pèlerin" et du "converti" décrites par Danièle Hervieu-Léger, le terrain parisien des nouvelles Églises révélerait-il le passage au temps du "connecté"?

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